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    COP27 : le bon, la brute et le truand

     

    16 mars 2023

    Une COP discrète qui a permis de grandes victoires et quelques inquiétudes.

     

    Comme les précédentes, cette COP27 offrait des résultats mitigés. Comme le déplorent depuis de longues années les intervenants de la conférence, si la COP était vraiment efficace, nous n’en saurions pas à la 27ème. Mais, il y a tout de même quelques axes de progrès à célébrer. Un fond « pertes et dommages » va être créé pour accompagner les pays les plus vulnérables qui sont impactés de manière démesurée par le changement climatique.

     

    Mais, prévenir les dommages ne veut pas dire les compenser, et les grandes nations restent réticentes face à l’interdiction ou même à la réduction des projets liés aux combustibles fossiles, ce qui laisse penser que les nouveaux dégâts ne manqueront pas à l'avenir.

     

    Même si les discussions publiques sur le changement climatique sont les bienvenues, comme la COP, les mots ne suffisent plus. En attendant que les dirigeants tiennent leurs promesses et appliquent de réelles politiques exploitables, chaque conférence sera entachée par le sentiment que l’on aurait pu faire plus. Il existe des solutions tangibles, et ne pas les exploiter est d’autant plus frustrant. Elles sont entièrement étudiées et prêtes à être mises en pratique par des dirigeants avant-gardistes. Les décisionnaires municipaux et économiques ont l’obligation et l’opportunité de démontrer leur crédibilité en matière de durabilité et leur volonté d’inverser la tendance.

     

    L'une de ces solutions tangibles est le passage à l’éclairage LED. C’est aussi l’un des moyens les plus simples, mais aussi des plus négligés, pour réaliser des progrès rapides et mesurables vers les objectifs climatiques. Par exemple, si une ville industrielle de taille moyenne passe environ 1 million de points lumineux conventionnels à la LED, les émissions de carbone pourraient être réduites de plus de 18 000 tonnes de CO2 par an – soit l’équivalent de la quantité de carbone rejetée par 7 000 voitures à combustibles fossiles sur la route.

    Le bon

     

    Le nouveau fond « pertes et dommages » est de loin le projet le plus important qui émerge de cette dernière COP. Il assure aux pays en voie de développement qui ont subi de plein fouet le changement climatique, bien que leur contribution n’ait été que minoritaire, de recevoir une aide de nombreux grands émetteurs mondiaux.

    Lors de la conférence, les intervenants sont restés sceptiques face à la possibilité pour un tel projet de loi d’être accepté par les pouvoirs publics. Au premier abord, les États-Unis semblaient s’opposer à toutes mesures susceptibles de les rendre responsables financièrement de leurs énormes émissions historiques. Mais à la vue du positionnement de l’Europe qui tend à soutenir cette mesure, les États-Unis font le choix de s’aligner, ce qui est une victoire non négligeable.

     

    Cependant, il convient de tempérer toute tendance à se réjouir. En effet, il reste la question cruciale à savoir : qui paiera quoi et à qui ? Une problématique qui sera abordée lors des prochaines COP. Il est plus difficile à admettre pour les économies fortes mais en transition telles que la Chine ou l’Inde, qu’elles doivent autant que des superpuissances établies comme les États-Unis. Par ailleurs, si ces mesures auront un impact positif considérable sur la lutte contre les effets du changement climatique, elles ne font rien pour en stopper les causes. Une autre victoire, moins médiatisée, est l’engagement à délivrer 3 milliards de dollars nécessaires à la réduction drastique des émissions et au soutien des sociétés à s’adapter aux effets de plus en plus graves du dérèglement climatique.

     

    Les réformes suggérées au sein des banques multilatérales de développement (BMD) et des institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale permettraient d'investir davantage dans les initiatives vertes et les énergies renouvelables, au lieu d'injecter des fonds supplémentaires dans des projets préjudiciables liés aux combustibles fossiles.

    La brute

     

    L’ambiance générale était au plus bas pendant la COP27. Le triomphalisme qui a marqué certains aspects de la COP26 s'est estompé depuis longtemps face à la crise énergétique de 2022. Les prix s’envolent, les citoyens ressentent la pression, et les dirigeants du monde entier qui ont fièrement prêché le besoin en solutions durables dans les plus brefs délais, ont rapidement revu leur promesse.

     

    Et la COP27 revoit également les points clefs étudiés à Glasgow l’an dernier. Une nouvelle formulation a été ajouté aux accords finaux de la conférence en appelant à l’accélération du développement de systèmes à faibles émissions énergétiques. Les experts relèvent ce langage comme une manière intentionnelle de laisser la porte ouverte à la poursuite du développement et de l’exploitation de gaz naturels.

     

    Les engagements en vigueur de l’abandon progressif du charbon ont été pris durant la COP26, mais aucune progression notable n’a été faite à la COP27. La combustion des combustibles fossiles reste le talon d'Achille de notre planète, et les dirigeants ne semblent pas motivés à alléger de la pression. Comme relevé par Dave Reay, directeur de la politique ClimateXChange et directeur général à Edinburgh Climate Change Institute : « La COP27 semble être une tentative d’empêcher un retour aux points convenus durant la COP26 à Glasgow l’an passé, plutôt que de convenir de nouvelles ambitions plus impactantes et d’actions pour la réduction des émissions. »

    Le truand

     

    Les dirigeants continuent de discuter sur leurs engagements à l’égard de l’objectif principal de l’Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1.5°C d’ici la fin du siècle. Mais cela semble être un rêve irréaliste. Même la limitation du réchauffement à une hausse de 2°C devient improbable d'année en année. Pour tenir les promesses faites à Paris, il faudrait réduire de 43 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Les politiques actuelles ne permettent de réduire les émissions que de 0,3 % environ à cette date.

     

    Les résultats des inactions précédentes sont clairs. Ils sont visibles partout dans le monde du Bangladesh et Pakistan à l’Australie et Californie. Alors, que peut-on faire maintenant pour faire la différence ?

    Les actions possibles

     

    L’éclairage représente 13% des dépenses électriques mondiales et 4% des émissions de gaz à effet de serre. Les villes représentent environ 78% des consommations globales d’énergie, dont 40% pour l’éclairage. L’éclairage est très souvent négligé en tant que solution existante pour la durabilité, mais le passage à la LED est une valeur sure pour réduire les émissions et bénéficier immédiatement des économies d’énergie, allant jusqu'à 80 % par rapport à l'éclairage conventionnel non connecté.

    Si l’Europe passait tous ses points lumineux conventionnels de ses 27 états membres à la LED, cela économiserait 65 milliards d’euros par an – une économie qui servirait à financer le développement d’énergies renouvelables ainsi que d’autres initiatives qui permettraient d’alléger le fardeau des citoyens qui ont du mal à payer leurs factures d'énergie. "

     

    Jonathan Weinert

    IoT and connected lighting, Signify

    Qu’en est-il à plus grande échelle ? Un passage à la LED pourrait permettre une consommation mondiale d’énergie réduite à 5% en 2030, même si le nombre total de points lumineux continu d’augmenter.

    Se référer à la conférence annuelle sur le climat n’est pas assez pour éviter la catastrophe. Le passage à l’action est nécessaire dès maintenant, par tous ceux qui ont le pouvoir de changer les choses. Aujourd’hui, la technologie LED connectée est disponible et elle est approuvée, rentable et relativement simple à déployer. Les bâtiments et villes peuvent facilement atteindre leurs objectifs de neutralité carbone grâce à cette technologie.

    Les barrières au passage à l’éclairage LED connectée sont moindres, surtout avec les fonds disponibles à travers les programmes mis en place tels que le EU Green Deal et le IIJA aux États-Unis. Il est temps d’accélérer la cadence.

    Découvrez le mouvement Green Switch et comment l’éclairage est l’un des moyens les plus rapides et simples pour agir et faire la différence dès maintenant. 

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    Jonathan Weinert

    Jonathan Weinert

    IoT and connected lighting, Signify

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